Interview EUROPE



Vegastar existe depuis près de deux ans. A quel moment est intervenue la Team Nowhere


Franklin : En fait, le groupe dans lequel je chantais avant, Noisy Fate, appartenait à la Team Nowhere, donc je les connaissais depuis longtemps, et on est resté en contact. Du coup, quand j'ai intégré Vegastar, et étant donné la direction musicale de Vegastar,ça paraissait naturel de la réintégrer. Mais on ne l'a officialisé que lors du concert avec Pleymo, devant le public. C'était génial !
Concrètement,ça apporte quoi à un groupe comme Vegastar d'appartenir à la Team Nowhere ?


Franklin : Pour commencer, la Team Nowhere commence à être assez connue et réputée pour le rock néo-métal.Donc c'est un gage de qualité, de légitimité. Et puis aussi, au-delà de cet esprit « label », c'est une vraie équipe. Il y a énormément d'entraide entre les groupes
Jey : L'entraide intervient aussi au niveau de la promotion. Il existe une sorte de street team pour les groupes de Nowhere. Les fans d'Enhancer aident Vegastar, et nos fans vont aider Enhancer, par exemple. Chacun fait la promotion des autres groupes. Ca passe par le bouche-à-oreille, mais aussi par la distribution de flyers.
Du coup, ça nous permet de faire connaître le groupe un peu partout en France. D'autant que des groupes comme le nôtre ont parfois du mal à accéder aux médias. Il y a peu de visibilité pour le rock, pour notre musique, on entend beaucoup plus de variété ou même de R'n'B.
Pourtant, il y a un vrai revival rock en France actuellement, et de plus en plus de groupes accèdent à la notoriété. C'est le cas de Vegastar aujourd'hui...


Jey : Ca commence à bien marcher, oui. Ca commence...
Franklin : C'est vrai que le rock est à la mode, mais pas forcément notre style de rock. C'est beaucoup plus les formations traditionnelles, le rock « basique », et je ne dis pas ça dans un sens péjoratif
Jey: Il y a encore peu de place pour notre style de musique, même si on peut effectivement parler de revival rock, depuis les Strokes et tout ça. En France, il y a des groupes de rock qui marchent, comme Deportivo, mais on n'est pas vraiment sur la même scène. La scène rock qui bénéficie des faveurs des médias se place plus dans une filiation avec des formations comme Téléphone ou Noir Désir. Pas nous. On a côté années 80, new wave, des sonorités électro qui ne sont pas forcément accessibles à tout le monde.
Sur votre forum, vous citez comme influences « les filles, les coupes de cheveux et l'alcool »...


Franklin : (rires) Oui, c'est parti comme une blague. Mais il y a un fond de vérité. On a toujours été intéressé par ce côté du rock, l'état d'esprit derrière la musique, l'attitude. C'est quelque chose qui a toujours été de pair avec la musique rock, qui va avec. On a autant parlé du déhanchement d'Elvis que de sa musique ! L'image, le show, ça va avec la musique rock. Et on aime en jouer, c'est clair !
Jey : Et on en rajoute. On utilise sept gels différents pour nous coiffer, et alors ? Sur le forum, plutôt que de mettre une liste de cinquante chanteurs ou groupes qui nous ont influencés et que personne ne lira jamais jusqu'au bout, on a résumé ça par les éléments d'une certaine attitude rock.
Vous n'avez pas peur que cette image très forte vous porte préjudice ? Qu'on vous accuse de ne pas être sincères ?


Jey : Oui, c'est sûr qu'on l'entend déjà. La preuve, c'est qu'énormément de gens nous parle de notre look avant de nous parler de notre musique. On nous accuse d'être marketés, alors que ce n'est absolument pas le cas. Il faut que les gens nous croisent dans la rue avec les mêmes vêtements et la même coupe de cheveux pour enfin accepter le fait que cette image qu'on donne de nous reflète ce qu'on est. Le rock c'est aussi du show, et ça passe également par l'image. Ce qui est énervant, c'est que personne n'ira critiquer le maquillage de Kiss ou de Marylin Manson. Personne ne va dire c'est marketé et qu'il n'y a aucune sincérité derrière. C'est quelque chose de purement français ! En France, très peu de groupes jouent sur l'image, mais ce n'est pas une raison pour suivre le même chemin !
J'aimerais quand même revenir sur vos influences? Il y a à la fois un côté néo-métal avec de gros riffs de guitare, un côté très new wave avec des sons électro, et puis un côté très mélodique, notamment au niveau du chant?


Franklin: On n'a pas forcément tous les mêmes influences. Moi j'ai découvert le rock avec les Gun's, ce genre de choses. J'aime aussi beaucoup la pop. Keane, Coldplay... J'adore ! Après, en ce qui me concerne, je suis un peu passé à côté de la new wave, contrairement à Jey et Vincent. Les influences sont très diverses.
Il y a néanmoins une certaine cohérence...
Fabien : Oui, parce qu'il y a quand même des références communes, comme Orgy, ou The Faint. L'intro de « 100ème étage » est très influencée par The Faint. Mais seuls ceux qui connaissent s'en apercevront.
Les thèmes abordés dans les paroles sont très fédérateurs, et très sombres aussi. Vous parlez d'amours déçus, de sexe, de suicide, de mort.
Franklin : Parce que ça parle à tout le monde, oui. L'amour, c'est quelque chose qu'on peut expérimenter à tout âge ! Le sexe, pareil ! Après, c'est plus intéressant de parler d'amours déçus, parce qu'on n'a pas forcément envie de s'étaler sur ce qui va bien. La musique nous sert aussi à exorciser nos sentiments. On parle de choses qu'on a vécues, qu'on a traversées. Et on est également très inspirés par les message qu'on reçoit via Internet. Les fans qui nous écrivent abordent ces sujets, ce sont des thèmes qui les touchent eux aussi. Le suicide, la mort, ce sont des thèmes qui effraient et fascinent à la fois. On n'a pas vocation à être un groupe engagé, politique. D'abord parce que la politique ne nous intéresse pas vraiment, mais aussi parce qu'on veut parler de sujets qui touchent les gens.
Vous développez d'ailleurs un contact très fort avec vos fans, notamment par le biais d'Internet.


Franklin : Oui, on essaie d'être proche de notre public. C'est normal après tout. Quand quelqu'un fait l'effort d'acheter votre album, de venir à vos concerts, c'est logique de les en remercier, et de faire l'effort de répondre à leurs attentes ! Alors on essaie de répondre à tous les messages laissés sur notre forum, et lors des concerts on parle avec les gens qui se sont déplacé, on se rend sur le stand de tee-shirts faire des dédicaces, et discuter avec les gens.
Jey: D'ailleurs on discute tout autant avec les gens qui n'aiment pas notre musique ! C'est enrichissant de savoir pour quelles raisons le public se sent touché ou pas par ce qu'on fait. D'avoir des échos sur notre travail, qu'ils soient positifs ou négatifs. On s'exprime sur scène, on parle aux gens à travers notre musique. Je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas nous répondre. Si quelqu'un n'accroche pas, de comprend pas notre musique, ce qu'on cherche à exprimer, autant le savoir. C'est un échange qui doit aller dans les deux sens.
Derrière votre premier album, il y a aussi une grosse expérience de la scène. Et vous allez bientôt partir en tournée, de votre côté, mais aussi en première partie de Kyo. Comment en êtes-vous arrivé là ?


Franklin : Ben en fait, on est potes depuis pas mal de temps. J'étais au lycée avec eux, et on est resté en contact depuis, et quand je suis entré dans Vegastar, eh ben comme avec Nowhere, j'ai présenté tout le monde, et le contact est bien passé, ils se sont bien entendus aussi. Donc Kyo nous a invité à faire la première partie de la tournée, et forcément c'est génial. On va pouvoir faire de grosses dates, et surtout, on va tourner avec des potes !
Jey: C'est une super opportunité, mais aussi un challenge. Tourner avec Pleymo ou Mass Hysteria, c'était génial, mais on était dans la même mouvance, le risque était moindre. Le public de Kyo n'est pas forcément le nôtre. Déjà, il ne vient pas pour nous. Certains peut-être nous connaîtront et nous apprécieront avant, mais beaucoup n'auront peut-être jamais entendu notre musique, ni même entendu parler de Vegastar. Donc ça va nous permettre de leur faire connaître notre musique, mais aussi de voir directement leur réaction.
Certains de vos collègues de la Team Nowhere sont présents sur votre album, comme Tony des Enhancer ou Fred de Watcha.


Franklin : En fait, Fred a travaillé sur l'album, mais il n'est pas vraiment présent. Il a un peu joué mais c'est surtout au niveau de la production. Fred et Pendule avait déjà produit notre ep, donc ça nous a paru logique de les appeler pour l'album. D'autant qu'ils avaient fait du super boulot !
Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec Stefan Glaumann pour le mixage ? C'est un choix qui s'est imposé dès le début ?


Jey : Non, d'abord parce qu'on n'avait pas forcément les moyens d'aller à Stockholm pour mixer l'album. L'enregistrement nous a pris huit mois, et quand le moment de mixer est arrivé, on s'est vite rendu compte qu'on allait avoir des difficultés pour trouver quelqu'un pour s'occuper de notre musique. Parce qu'elle est mixte. On n'est pas un groupe de métal, on ne fait pas non plus de la pop, ni de l'électro. Il ne fallait pas que l'un ou l'autre des éléments ressortent plus les autres, parce qu'on perdait notre identité. Stefan a travaillé sur les derniers albums de Rammstein, mais il a aussi bossé sur des trucs plus hard FM comme Bon Jovi. Et il a tout de suite compris où on voulait aller, alors qu'il ne parle pas du tout français, qu'il ne comprenait pas les paroles ! Du coup, chacun des éléments qui compose notre musique est présent, le côté métal s'entend, mais ne prend pas le pas sur la mélodie, etc. C'est exactement comme on souhaitait que ça le soit !

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